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Outil d'aide au management : le SURF !

Les sports de glisse ont toujours fait partie de ma vie. Ski, skate, snowboard...surf. Une belle session m'apporte un pur moment de plaisir. En cette période de congés d'été, j'ai profité d'être au large en attendant "la" vague pour me demander ce que le surf avait apporté à mon comportement d'Homme et de manager. Petite revue personnelle de ces apprentissages.



L'écosystème :

La prise en compte de l'écosystème au sein des organisations est essentielle pour comprendre dans quel univers nous évoluons. L'importance de cet écosystème, je l'ai appris très tôt en pratiquant le surf. Tel un mentor, mon père, ancien maître nageur sauveteur, me demandait de ne pas me jeter à l'eau tête baissée et restait avec moi en haut de la dune pour analyser et comprendre la configuration de la plage, des vagues, des bancs de sable, des baïnes... Il m'a expliqué les marées, les courants et leurs impacts sur la session de surf à venir.

Ces minutes que je pensais perdues au départ, m'ont fait gagner un temps précieux. Je savais où entrer dans l'eau pour profiter des courants de baïne et ainsi économiser mes forces pour aller au large et je savais comment les vagues allaient changer avec la configuration des bancs de sable et des marées pour optimiser ma session. Mais je savais aussi prendre la décision d'y aller ou pas selon la situation, la taille des vagues et mes ressentis.

Cette analyse de l'écosystème, je l'ai gardée de manière "naturelle" lors de mes premiers pas en entreprise et même après des années de pratique, je continue à prendre ces minutes nécessaires pour comprendre mon écosystème que ce soit en surf...mais aussi au sein des organisations.

L'entrainement :

Quitte à briser certains rêves, on n'est pas un bon surfeur de manière innée (du moins pour mon cas). J'ai passé au début pas mal de temps à me faire bousculer dans les vagues tel du linge dans une machine à laver, à dire bonjour aux poissons (sous l'eau) avant de petit à petit tenir sur ma planche, sentir cette sensation de vitesse, de glisse et prendre un plaisir énorme à "jouer" avec les vagues.

Cela a pris du temps, cela a nécessité un apprentissage, seul au début en regardant les autres surfeurs, en regardant des vidéos, puis en prenant des cours et encore maintenant en suivant des sessions de coaching personnel pour travailler des techniques particulières (petit merci à mon coach Gary).

Cet entrainement, je l'associe également à la préparation. Avant d'aller dans l'eau, je vérifie mon matériel, je waxe ma planche, je m'étire pour éviter les blessures tout comme je prépare un rendez-vous client.

L'apprentissage est constant en surf tout comme il doit l'être dans le monde de l'entreprise. Que l'on soit commercial, manager, responsable technique... nous passons par ces étapes d'apprentissage (la théorie sur les bancs de l'école ou sur la plage), la pratique seul (en expérimentant des idées et les théories apprises), les stages (en entreprises ou stage de surf via les écoles), le coaching (de performance en entreprise ou de surf)...et que dire de la préparation des rendez-vous ou des présentations.


Les règles à respecter :

De l'extérieur, en voyant des dizaines de surfeurs dans l'eau, on peut penser à un farwest où tous les coups sont permis pour prendre la meilleure vague. Ce sentiment est accentué l'été où de nombreux surfeurs vacanciers se soucient très peu des règles soit parce qu'ils ne les connaissent pas, soit parce qu'ils ne surfent qu'une semaine dans l'année alors ils ne vont pas s'embêter avec des règles. Néanmoins, ces règles existent et elles m'ont été inculquées, très jeune, par les "anciens" à qui il ne fallait ABSOLUMENT pas "taxer" une vague sous peine de fortes réprimandes. Mais ces anciens étaient pour moi les gardiens du temple. Les sages de cette discipline à qui il fallait dire bonjour en arrivant au line-up, à qui on pouvait demander des conseils sur le spot, sur des techniques, sur leurs expériences...

Ces règles, elles sont aussi présentes dans le business. Qu'elles soient des règles de savoir faire mais aussi de savoir être vis à vis des collaborateurs, des clients mais aussi des concurrents. On peut comme en surf passer outre ces règles et faire des coups incroyables, gagner des deals fantastiques et négocier des accords fabuleux, mais comme dans la vie tout se paye un jour ou l'autre, ces comportements ne peuvent pas apporter de performances durables.


La prise en compte des sensations :

Les sports de glisse (comme tous les sports et loisirs pratiqués), apportent un plaisir incroyable, une sensation de liberté, une montée d'adrénaline jouissive quand la vague est parfaite. C'est cette recherche qui nous pousse à rester des heures dans l'eau, à attendre "la" vague de la journée. Je me souviens d'une session de surf l'année dernière avec mon fils de 14 ans. Après un levé à 5h30 du matin, nous avons vécu et partagé un moment incroyable dans des conditions parfaites. Cet équilibre, cette harmonie entre la vague, la planche et notre corps, nous font vivre des moments intenses.

Cette écoute de nos sensations, doit également être une alerte vis à vis d'une situation. Il y a 5 ans de cela, tel Brice de Nice et sa phrase "l'océan ne veut pas de moi aujourd'hui", je ne me sentais pas confiant vis à vis des éléments et de mes capacités et pourtant je me suis mis à l'eau sans conviction et en ayant "peur" d'affronter ces vagues. J'ai pris une vague...juste une avant qu'elle m'avale...et j'ai bu beaucoup d'eau avant de revenir sur le bord de la plage en ayant vu défilé ma vie.

Cette écoute de nos ressentis, nous la retrouvons aussi en entreprise. Nous devons être attentifs à nos sensations, vibrer, prendre du plaisir à visiter nos clients, nos collaborateurs, à vivre des moments intenses ou difficiles à leurs côtés. Cette prise en compte doit nous permettre de prendre du recul vis à vis de nos capacités, suis-je prêt ? suis-je forme ? si tel n'est pas le cas, quels sont mes options ? Qu'est-ce qui ferait que je sois plus confiant ? C'est également une opportunité de partager avec ses collègues et équipes ses sensations positives pour dynamiser le groupe dans son ensemble.


La stratégie :

Dans les Landes, vous pouvez adopter des stratégies différentes pour surfer. Certains surfeurs vont préférer rester dans des vagues plus petites après les reformes ou certains optent pour surfer les plus grosses vagues au large. Les premières offrent la plupart du temps des vagues plus nombreuses, moins difficiles d'accès, moins de monde...permettant donc de maximiser le nombre de vagues prises. Les secondes offrent des sensations plus fortes mais la concurrence des autres surfeurs est plus importante, l'accès peut être plus compliqué et le nombre de vagues plus restreint.

Il en va de même dans le business. Certaines organisations ou commerciaux vont aligner des deals de taille réduite mais demandant un effort mesuré, et certaines autres vont vouloir travailler les grandes poursuites commerciales de plusieurs semaines ou mois pour surfer "le" deal de l'année.

Au delà des modes de fonctionnement des uns et des autres, il peut être intéressant de mixer ces stratégies selon les attentes, sensations et les capacités du moment.


La stratégie en surf, c'est aussi l'art du placement vis à vis des vagues et des autres surfeurs pour avoir la priorité. C'est un exercice qui demande une lecture des vagues au large, une anticipation, un déplacement sur le plan d'eau pour se positionner de manière optimale et une réactivité à la rame pour prendre la vague. Nous retrouvons également ces éléments dans le business. Il faut anticiper les dossiers, travailler en amont son positionnement vis à vis des concurrents et des enjeux du client et bien entendu, accélérer au moment opportun pour gagner le dossier et surfer sur la vague du succès.


Le matériel :

"J'ai une planche de surf, c'est bon j'y vais !" Pas si vite... Il existe un nombre incroyable de types de planches de surf (Gun, longboard, Egg, Shorboard, Fish....) mais aussi une vaste gamme de combinaisons (top, shorty, intégrale.... plus ou moins épaisses). Ais-je le bon matériel pour affronter les conditions du moment ? Si je dois surfer des vagues de 40 cm, je ne pense pas pouvoir le faire avec une shortboard (surtout avec mon poids) tout comme je ne sortirais pas dans des vagues de 3 m avec mon longboard (certains le font mais on n'a pas le même niveau). Il est donc important de prendre en considération l'écosystème du moment pour adapter son matériel et son style de surf. Il en va de même en entreprise. Selon les clients visités, je vais adapter mon matériel (certains clients ont des "codes" à respecter, cravates ou beaucoup plus cool...) et ma façon d'intéragir.


L'empreinte de l'Homme :

Je suis depuis plusieurs années "hyper" attentif à mon impact sur l'environnement. Je me souviens de cette phrase de Tom Curren (ancien champion du monde de surf et grand instigateur de l'ONG Surfrider Foundation) dans les années 90 que j'avais copiée sur mon cahier de texte au collège : "Notre terre est malade et nous sommes son seul remède. Nous sommes des médecins et notre incompétence professionnelle nous amène au désastre". Le surf permet une prise de conscience effroyable de la situation. Il est vrai que l'été, des machines nettoient les plages le matin pour enlever les papiers et autres plastiques déposés soit par les vagues, soit par des personnes n'ayant toujours pas compris qu'une attitude "normale" voudrait qu'ils jettent leurs déchets dans une poubelle. Mais il suffit soit d'aller hors saison, soit d'aller sur des plages dites sauvages pour voir des milliers d'objets plastiques n'ayant rien à faire sur nos côtes. Cette année, je pense que des milliers de vacanciers se sont rendu compte de la situation sur les plages des Landes. La conjugaison de courants particuliers et très calmes associés à un océan plat sans aucune vague, a durant 2 jours transformé les zones de bain en immenses piscines de plastiques dans lesquelles nous ne pouvions pas faire 2 mètres sans entrer en contact avec des fragments.

Nous avons en tant qu'Homme une obligation vis à vis de notre hôte et de plus en plus d'entreprises et d'organisations font la promotion d'actions visant à protéger l'environnement. Soyons toutes et tous acteurs de cette lutte, engageons des actions auprès des ONG (Sogeti organise des actions de ramassage des déchets sur les plages ou le long des fleuves avec Surfrider Foundation pour sensibiliser les collaborateurs), demandons aux communes de prendre la mesure de cette pollution (Pollustock a développé des filets de récupération des déchets d'une grande efficacité) et luttons tous à notre niveau pour diminuer notre empreinte dans nos déplacements, nos modes de consommation...


Je suis persuadé que le surf m'a apporté bien plus encore dans mon management et en tant qu'Homme. Bonne session !

Grégory




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